Maladie de Basedow et grossesse : à propos de 189 cas colligés au centre hospitalier Abass Ndao - 28/11/24
Résumé |
Introduction |
L’hyperthyroïdie clinique affecte 0,1 % à 0,4 % des grossesses. Devant cette association, le fœtus est exposé au risque d’hyperthyroïdie néonatale liée au passage transplacentaire des anticorps antirécepteurs de la TSH (TRAb ou TRAK). Une hypothyroïdie fœtale est possible par le passage des antithyroïdiens de synthèse (ATS) ou des anticorps antirécepteurs de la TSH de type bloquant. Peu d’études sur ce sujet ont été menées en Afrique. L’objectif était de déterminer le profil épidémiologique de l’association maladie de Basedow et grossesse, décrire les particularités cliniques et évolutives, mais aussi évaluer le pronostic maternofœtal et les facteurs associés.
Patients et méthodes |
Il s’agissait d’une étude rétrospective à visée descriptive réalisée du 1er janvier 2006 au 31 décembre 2022.
Résultats |
Cent quatre-vingt-neuf patientes âgées de 23 à 35 ans ont été colligées. La plupart des femmes (95,1 %) étaient mariées. Deux tiers des femmes avaient au plus 3 grossesses (65,2 %) et 29,2 % étaient des multipares. Une dysthyroïdie familiale a été retrouvée chez 26 mères. Le diagnostic de maladie de Basedow était connu avant la grossesse dans 147 cas (77,8 %). La majorité des mères (84,4 %) était sous thiamazole à dose≥5mg/jr avant la grossesse. Au cours des quatre rendez-vous de suivi, une hyperthyroïdie était persistante dans respectivement 48,1 %, 33,3 %, 21,7 % et 12 %. Une dose d’ATS>5mg/j était constatée dans respectivement 87 % au premier rendez-vous, 90,3 % au second rendez-vous, 88,9 % au troisième rendez-vous, 95,8 % au dernier rendez-vous. Dans notre cohorte, 11,2 % des grossesses se sont soldées par un avortement ou une mort in utero. Cent cinquante-neuf grossesses (85 %) étaient évolutives jusqu’à l’accouchement. En fin de grossesse, des complications étaient notées chez 28 parturientes (14,9 %). La prématurité représentait 25 % des complications. L’accouchement était à terme chez 85 %. La voie basse était le mode d’accouchement le plus fréquemment retrouvé (82 %) contre 18 % de césariennes. Chez les nouveau-nés, le sexe féminin était plus retrouvé (60,5 %). Le poids de naissance moyen était de 2775,6g. Il y a eu 5 cas de mort néonatale (2,9 %). Soixante-quinze pour cent des mères avaient choisi l’allaitement maternel exclusif. Après les trois premiers mois de vie, il y a eu 8 cas de complications (34,3 %) dont 5 cas de décès et 3 cas d’hypotrophie. Plus de la moitié des nouveau-nés (156 cas, soit 94,5 %) étaient en bonne santé apparente. La majorité des patientes (53,8 %) avaient une T4 libre normale trois mois après accouchement et 42 % avaient une T4L élevée.
Conclusion |
L’association maladie de Basedow et grossesse ne semble pas fortuite dans notre contexte. L’absence d’éducation, surtout de recours à une contraception, explique des formes de découverte fortuite. L’association est à risque par le fait de la dysthyroïdie, l’auto-immunité et l’iatrogénie.
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Vol 45 - N° S2
P. A557 - décembre 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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